Sèq 8 – La muraille antique du Mans

Sèq 8 – La muraille antique du Mans

L’enceinte romaine du Mans se déploie sur 1300m enserrant les 9 hectares de la cité Plantagenêt. Elle comportait 40 à 46 tours, mais seules 19 d’entre elles sont encore visibles. La largeur du mur, au minimum de 4m, et la hauteur de 9m confirment sa fonction militaire. Le mur est construit sur le premier tiers des pentes de l’éperon de la cité, mettant la fortification hors des crues mais permettant de garder le contrôle sur le fleuve. La construction de l’enceinte est conçue sous le règne d’Aurélien (270-275), correspondant à une reprise en main du territoire par le pouvoir impérial. Elle débute réellement sous Probus (276-282) pour se finir sous le règne conjoint de Dioclétien et Maximien (285-305). Les élites locales sont impliquées dans le processus de construction, comme en témoignent les décors encore visibles. Ils sont typiques des Cénomans, la tribu gauloise du Mans, qui en ornaient leurs bâtiments publics. Cette alternance de lit de pierre et de cordon de brique s’appelle l’opus mixtum.

L’endroit où vous vous trouvez actuellement n’a pas toujours été ce grand espace aéré. Avant, entre la muraille antique et la Sarthe s’étendait le quartier des tanneries. Ce nom provient de l’usage médiéval de regrouper les artisans d’une même profession dans le même quartier, comme le quartier des boucheries au sud de la cité Plantagenêt. Le quartier disposait aussi d’hospices et de fontaines, les vestiges de ces dernières étant encore aujourd’hui visibles. Les tanneries sont toujours installées à proximité de l’eau. Créées aux alentours du XIVe siècle, elles prospèrent jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle. Le déclin du commerce du cuir et la volonté d’assainir et d’embellir la ville incita la municipalité à raser ce quartier, humide et polluant, en 1867. Après la destruction du quartier, le percement du tunnel Orville et Wilbur Wright, entre 1873 et 1877, dynamise cet espace en le connectant au nouveau centre-ville.