Sèq 5 – Un vestige de la religion avant l’ère chrétienne

Classé monument historique en 1889, le menhir dressé contre la cathédrale, à droite de sa façade, dit Pierre Saint-Julien, faisait partie du dolmen « de la Pierre au lait ». Il y avait dès l’époque néolithique un culte à cet endroit, le plus élevé des alentours. Le dolmen s’élevait devant le porche royal que vous voyez devant vous sur le côté droit de la cathédrale. L’ensemble traversa les siècles jusqu’en 1778 lorsque les chanoines décidèrent de faire disparaître ce symbole payen. Seul ce menhir en grès rose veiné a pu être conservé car il avait été surmonté d’une croix plantée dit-on par le Saint-patron de la ville, Saint-Julien. Celle-ci fut arrachée par des protestants au XVIe s. brisant la tête de la pierre. Elle est entourée de nombreuses légendes, aujourd’hui encore elle est réputée guérir la stérilité. Il suffit d’introduire son pouce dans le trou au milieu de sa hauteur pour que le problème soit résolu.
N’imaginez pas le chantier de la cathédrale comme un simple lieu où sont assemblés les pierres pour donner corps au futur bâtiment. Les matériaux arrivent en ville en partie préparés, mais sont terminés sur place. Par exemple, les pierres arrivent juste équarries, en forme grossière de parallélépipède. Il faut ensuite les tailler pour les ajuster au bâtiment. Il n’existe pas de plans sur parchemin mais des tracés réalisés sur de la terre argileuse ou sur du plâtre. Ils indiquent aux tailleurs , les lathomus, les dimensions précises à donner aux blocs. Ce sont ensuite les maçons, les cementarius, qui en assurent la pose. A chaque fonction correspond un métier, qui a son propre espace de travail. Outre les pierres, les chantiers consomment de beaucoup de bois pour les charpentes et les échafaudages, de chaux pour le mortier qui est préparé in situ, et de métal pour les outils. Si la construction de la cathédrale du Mans vous intéresse, n’hésitez pas à entrer à l’intérieur et à regarder les maquettes.